Gingerbeer

Une grosse jarre de Gingerbeer qui fermente, promesse de soda maison sain et dynamisant au bout d'une semaine. Crédit photo Charlotte Dorn

Ingrédients

  • Grains de Ginger Beer Plant (GBP) 12g
  • Eau (de source) 1.5L
  • Sucre de canne de 100g à 150g
  • Gingembre 40g environ

Préparation : 15min + 5jours

Ce n’est pas de la bière, malgré le nom, mais juste une boisson fermentée au gingembre, très courante en Australie. On peut même en trouver au bar ou en magasin, mais le meillleur, comme toujours, c’est encore de la faire soi-même.

Je presse 40g de gingembre bio épluché à l'extracteur de jus à froid (voir plus bas si vous n'en avez pas).

Je garde la pulpe pour la cuisiner, faire une tisane, ou aromatiser un bouillon au cours de la semaine.

Pour faire 1,5 litre de boisson, dans un grand bocal hyper propre, je verse le sucre de canne (oui, ça fait beaucoup), 1,5 litre d’eau de source et le jus de gingembre obtenu à l’extracteur. Je remue le tout.

Je pèse 12g de grains de ginger beer plant (GBP), une sorte de kéfir spécialisé pour la gingerbeer* et je l’ajoute.

Je mets un couvercle au bocal, c'est plus simple. Mais on peut aussi fixer une gaze avec un élastique, pour laisser fermenter en laissant passer l’air (en aérobie).

C’est parti pour sept jours de fermentation, le temps qu’apparaisse un peu de mousse, puis qu’elle redescende et que le sucre soit (en partie) consommé par les grains. Selon vos goûts, et selon la température ambiante, vous pouvez laisser fermenter entre 4 et 8 jours. Moi je laisse en général une semaine. Plus la fermentation est longue, moins la boisson sera sucrée (sachant qu’elle est très sucrée, à la base). Plus il fait chaud et plus ça accélère le processus (et inversement).

Lorsque j’estime que c’est prêt à la consommation, je filtre la gingerbeer à travers un filtre à café permanent (dédié à ces grains GBP) posé dans un entonnoir et je verse ce liquide dans deux bouteilles très propres type limonade ou bière, à clapet et résistantes à la pression. Je répartis le contenu du bocal en deux fois pour équilibrer les saveurs, le bas du pot étant beaucoup plus concentré.

La boisson est délicieuse comme ça mais on peut aussi faire une deuxième fermentation (F2), comme pour le kéfir de fruits, une fois enlevés les grains, avec du poivre (original), de la menthe, du curcuma, du citron vert, de l’orange...

Je place au frigo -enfin, si j’arrive à ne pas tout consommer tout de suite tellement j’adore. La boisson peut se conserver au frais plusieurs mois sans problème. J'ai même l'impression qu'elle se bonifie avec le temps. En revanche, le degré de gazéification est assez aléatoire.

Après l’opération, je nettoie impeccablement ustensiles et bocal, que je fais tremper dans de l’eau chaude avec une demi-cuillère à café de percarbonate de soude avant de rincer abondamment. En général, je recommence directement une fermentation, comme c’est long à produire.

Si ce n’est pas le cas, je place les grains qui viennent de travailler dans leur bocal dédié, fermé, à température ambiante, avec de l’eau de source et une cuillère à café de sucre de canne (mélange à filtrer et remplacer environ deux fois par mois). Si je dois m’absenter plus de deux semaines, je place alors le bocal au frigo, ce qui ralentit la fermentation. Mais ces grains-là se multiplient beaucoup moins vite que ceux du kéfir de fruits.

Et si on n'a pas d'extracteur de jus à froid? Eh ben, ça marche aussi. Pendant longtemps, c'était mon cas et j’ai broyé au mixer mes 40g de gingembre avec 10cl d’eau de source, en laissant ensuite un peu infuser avant de passer le jus. Ensuite, dans mon bocal, je ne mets qu’1,4 litre d’eau de source et mes 10cl de « jus » de gingembre mixé-filtré.

Et si on ne veut pas acheter de l'eau de source et qu'on n'a pas un efficace système de filtration de l'eau? On peut utiliser l’eau du robinet, mais sans garantie pour la survie des grains, mélanges de bactéries et de levures assez fragile. En tout cas, il faut au minimum la laisser décanter dans un récipient ouvert pour faire évaporer le chlore. Les métaux lourds et les pesticides, eux, resteront, donc ça dépend aussi de l'endroit où vous vivez.

Et si on n'a pas de grains de GBP? Pour en obtenir, il vous faut trouver un donneur: comme pour le kéfir, les grains passent de la main à la main, notamment parce qu’ils se multiplient, et puis c’est la philosophie des adeptes de cet aliment vivant incroyable.

Donc, soit vous connaissez quelqu’un dans votre entourage qui fait de la gingerbeer (rare), et vous lui en demandez (moi, par exemple, mais attention, ces grains se multiplient lentement donc il faudra sûrement patienter). Soit vous pouvez rejoindre le groupe Kéfir et kombucha pour tous sur Facebook. C’est un groupe fermé auquel il faut demander l’adhésion, où des pratiquants de toutes sortes de boissons fermentées donnent des conseils aux débutants et des recettes hallucinantes de créativité. On y trouve aussi un espace pour les dons et les demandes de plusieurs sortes de grains: on s’arrange directement avec la personne qui, si elle habite loin, envoie les grains dans une petite enveloppe spéciale, moyennant juste les frais postaux.

Charlotte Dorn

Journaliste depuis 1996, prof de journalisme, citoyenne engagée, je partage des recettes et des guides pour faire plus soi-même et acheter moins tout fait. Le but : réduire son empreinte écologique et augmenter son autonomie.